Depuis 12 ans, il existe à Genève une petite communauté chrétienne mongole très vivante. Elle a été fondée par Ulziitogos Reelkhumbe. Cette ancienne bouddhiste est originaire d’Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie. C’est là qu’elle a fait la connaissance de la communauté évangélique Living word. Elle est devenue chrétienne et a suivi un cours biblique de deux ans. Désormais elle est à la tête de la communauté mongole de Genève, qui porte le nom de Living word Geneva.
Initialement, quand Ulziitogos a fondé l’Église mongole de Genève, les membres de la communauté se réunissaient les uns chez les autres. Puis, l’Église a grandi et a loué des locaux auprès de différentes Églises de Genève. Depuis deux ans, ses services religieux ont lieu près du jet d’eau, sous le toit de l’Emmanuel Episcopal Church, une église catholique qui accueille aussi différentes communautés protestantes.
Le service divin de ce premier dimanche de septembre commence à 15h30. Outre Ulziitogos, une bonne douzaine de femmes, quelques enfants et un homme sont présents. Sur les quelque 1000 Mongols vivant à Genève, les femmes sont plus représentées que les hommes. « Tout simplement parce qu’elles trouvent plus facilement du travail », expliquera l’une d’entre elles au cours d’une discussion après le service religieux. Beaucoup sont employées de maison dans des familles. Elles viennent en Suisse pour des raisons économiques, afin de soutenir leurs proches en Mongolie. C’est aussi le cas de Ulziitogos, qui ne peut pas vivre de son ministère de prédicatrice. Elle travaille à côté dans plusieurs familles : repassage, ménage, garde d’enfants.
Chants de louange en mongol
Le service religieux commence. Dans le chœur, un groupe de femmes interprète des chants de louange mongols. L’une joue du clavier, une autre de la guitare et deux chantent.
L’une des deux chanteuses, Soonii Khishigsuren, choisit les chants. Elle sait qu’il y a déjà un grand répertoire chrétien en Mongolie. Elle est arrivée à Genève en 2017 avec son mari pour y travailler. Elle est arrivée à Genève en 2017 avec son mari. Pouvoir célébrer ici les services religieux dans sa langue maternelle signifie tout pour elle. « Dieu est mon numéro un ! ». Même si la Mongolie lui manque – elle n’est pas retournée chez elle depuis son arrivée en Suisse – elle se plaît à Genève. Son séjour lui donne l’occasion de soutenir ses proches. Elle invite beaucoup d’amies et amis non-chrétiens à l’accompagner à l’Église.
Natsagdorj Feyodor, aussi membre de l’Église, vit à Genève depuis dix ans. Issue d’un milieu bouddhiste, elle est la première de sa famille à s’être convertie. Le service religieux lui donne de la force. C’est pour elle l’occasion de rencontrer Dieu le Père, le Saint-Esprit et Jésus. Elle aussi a suivi le cours biblique à Oulan-Bator. Maintenant, elle accompagne des adultes d’origine mongole sur leur chemin de foi. « Ma vie de chrétienne est bien remplie ! ».
L’Église comme communauté
Après le service religieux, les fidèles se réunissent dans une salle sous l’église pour partager du café, du thé et des pâtisseries mongoles. Ils s’y rassemblent également chaque mercredi soir pour une petite célébration avec lecture biblique et des échanges.
Pour Ari Selenge, également ancienne bouddhiste qui s’est convertie à Genève, cette rencontre hebdomadaire est synonyme de communauté : « Comme nous ne sommes pas dans notre pays d’origine, nous pouvons ici échanger avec nos compatriotes, dans les moments heureux comme dans les plus difficiles ». Cela lui apporte de la force et donne du sens à sa vie. Elle ne vient pas pour se plaindre, mais pour exprimer sa gratitude et partager sa vie avec les autres. « Par exemple, lorsque des proches meurent en Mongolie, nous nous réconfortons mutuellement et nous collectons un peu d’argent pour les funérailles. »
Elle ne tarit pas d’éloges pour la responsable de la communauté : « C’est une personne très digne de confiance. Elle s’engage beaucoup pour aider les membres de la communauté, par exemple pour trouver un appartement. » Ulziitogos acquiesce : « À Genève, il est difficile de trouver un logement et les prix sont très élevés. Nous mettons tout cela devant Dieu et prions pour chacune et chacun en nous aidant le mieux possible. »
Ulziitogos sait qu’une nouvelle Bible en mongol sortira bientôt. Sur son téléphone portable, elle dispose des livres déjà traduits sous forme numérique. Elle les utilise lors des services religieux. Elle voit des différences entre l’ancienne et la nouvelle traduction. Lorsqu’on lui demande laquelle elle apprécie le plus, sa réponse surprend : « L’ancienne est meilleure. » Rien d’étonnant, puisque que c’est dans cette traduction qu’elle a découvert les histoires bibliques.
En regardant sa bible de plus près, on constate qu’elle l’a beaucoup utilisée : elle a souligné de nombreux passages en couleur et a inscrit des notes dans les marges. À la question de savoir si elle se sentira à l’aise avec la nouvelle traduction une fois qu’elle l’aura sous forme de livre, elle répond : « C’est possible ! »
Ulziitogos Reelkhumbe lit Hébreux 13.5-6
Noël
Les membres de la communauté mongole célèbrent Noël et le Nouvel An aussi à l’Emmanuel Episcopal Church. Après le service religieux, vêtus de costumes traditionnels, ils se rendent dans la salle de l’étage pour la fête. Ils mangent des plats traditionnels mongols, où la viande et les produits laitiers occupent une bonne place.
Soutenez le projet de la nouvelle traduction de la Bible en mongol, dont les traducteurs sont exclusivement des locuteurs du mongol.