Réunie le 16 mai 2017 à Bienne, l’Assemblée générale de la Société biblique suisse (SBS) a élu trois nouveaux membres collectifs. Le programme de l’après-midi a fait la part belle à l’Eglise orthodoxe : trois intervenants ont partagé des points de vue différents.
La Société biblique suisse reçoit l’Eglise orthodoxe
Cette année, l’Assemblée générale de la SBS s’est tenue dans la salle de paroisse de Madretsch à Bienne. Reto Mayer, président, a souhaité la bienvenue aux quelques cinquante Délégués, membres individuels et hôtes présents. Detlef Hecking, directeur du Schweizerisches Katholisches Bibelwerk (l’œuvre biblique catholique suisse) a prononcé quelques mots de la part de l’organisation sœur catholique de la SBS. Alain Décoppet, délégué de la Mission Evangélique Braille, a également pris la parole.
Partie statutaire
La matinée a été consacrée à la partie statutaire. Les membres ont approuvé le rapport et les comptes annuels 2017. Ces derniers affichent une perte de 90’335 francs. Les comptes suivaient en tous points les prescriptions de la Swiss GAAP RPC 21, une présentation comptable spéciale pour les organisations d’utilité publique à but non lucratif. Avec cette comptabilité détaillée, la SBS souhaite demander l’obtention du code d’éthique de l’Alliance évangélique suisse.
En bref :
- On constate une augmentation de 57’000 francs dans la rubrique Dons et contributions (dons, legs et cotisations) ; elle est due surtout à un legs de 234’000 francs reçu en 2016.
- Quant aux Recettes ventes et prestations, elles ont diminué de 42’000 francs par rapport à l’année précédente ; c’est essentiellement la vente de marchandise qui a reculé.
- Les charges ont été subdivisées selon Swiss GAAP RPC 21 en pour-cent des charges globale : les frais administratifs représentent 10.03 %, les charges de prestations directes (frais de chaque projet) 77.14 % et les frais de publicité 12.83 %.
Téléchargez ici le Rapport annuel 2016
Reto Mayer a donné des informations sur la stratégie de la SBS et a présenté la nouvelle charte. L’objectif de la nouvelle stratégie est de se rapprocher des groupes cibles et d’avoir une plus grande visibilité. Cela devrait devenir réalité avec l’exploitation d’une librairie située au centre de Bienne. Dans cette perspective, la recherche de nouveaux locaux a déjà commencé.
Trois nouveaux membres collectifs
Les membres ont accepté à l’unanimité trois demandes d’adhésion. Sont dorénavant membres collectifs de la SBS l’Eglise orthodoxe russe de la résurrection à Zurich, le Musée Bible+Orient à Fribourg et l’Eglise morave de Suisse.
Changements au comité
Margun Welskopf a quitté le comité. Elle s’y est engagée pendant douze ans, les dernières années en tant que représentante des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure. Regula Tanner a quant à elle été nouvellement élue au comité ; elle représentante l’Eglise évangélique réformée du canton de Zurich. Elle a étudié la théologie et la judaïstique à Bâle, Zurich et Jérusalem. Elle travaille au centre de formation pour adultes wtb et auprès de l’Eglise évangélique réformée du canton de Zurich.
Conférences autour de l’Église orthodoxe
Le programme de l’après-midi a fait la part belle à l’Eglise orthodoxe. Trois intervenants se sont succédé au micro :
Karl Klimmeck a présenté « Byzantinischer Text Deutsch BTD« , le projet de traduction de la Bible de la SBS. L’évangéliaire paraîtra l’année prochaine. Le vice-directeur de la SBS a expliqué les principales différences par rapport aux traductions standards. La plus importante est qu’on traduit en se basant sur d’autres textes sources : le BTD part du Texte majoritaire, aussi appelé le Texte byzantin, alors que la plupart des autres traductions ont pour source les textes critiques Nestlé-Aland qui, contrairement aux Texte Byzantin, n’ont jamais été utilisés tels quels en Eglise. Autre différence, certains mots grecs sont compris autrement, comme « psychä », qui est traduit par âme dans le BTD et non pas par vie (Matthieu 6.25).
Ecoutez ci-dessous la conférence de Karl Klimmeck (en allemand) :
Le père Stanko Marković est vicaire épiscopal du diocèse orthodoxe serbe, et prêtre de l’Eglise orthodoxe serbe à Belp, près de Berne. Il a donné une brève vue d’ensemble de l’Eglise orthodoxe en général ainsi qu’un aperçu de la vie d’une paroisse orthodoxe. Avec environ 300 millions de membres, les Églises orthodoxes forment la troisième communauté chrétienne dans le monde. Certaines Eglises orthodoxes à tendance œcuménique ont des similitudes du point de vue de la liturgie avec l’Eglise catholique romaine. Rejetant la papauté, la synodalité et la conciliarité, elles sont plus proches des Eglises réformées. L’Eglise orthodoxe serbe en Suisse compte environ 100 000 croyants. Elle a pour principales tâches les services religieux, l’accomplissement des sacrements, la prise en charge des traditions ecclésiales, l’enseignement religieux et le travail social. La piété personnelle se vit en vénérant les icônes, en allumant des bougies, en jeûnant, en priant et en lisant la Bible.
L’exposé de Noël Ruffieux, laïc orthodoxe du patriarcat de Constantinople, avait pour thème « L’Eglise orthodoxe et le dialogue œcuménique : l’unité dans l’Eglise et l’unité avec les autres églises. » Noël Ruffieux est parti d’un principe initial en disant que « le travail pour l’unité entre les Eglises ne peut se faire qu’en parallèle, en synergie, avec le travail de chaque Eglise pour sa propre unité ». Du point de vue administratif, les quatorze Eglises orthodoxes – comme l’Eglise serbe orthodoxe ou l’Eglise russe orthodoxe – sont autonomes et indépendantes les unes des autres. Ce qui les unit, c’est l’essentiel de la foi, soit notamment l’attachement à la Sainte Ecriture et à la tradition de l’Eglise. Noël Ruffieux n’emploie pas le mot œcuménisme car il est trop souvent compris comme une attitude diplomatique qui exclut les sujets qui fâchent. Mais il croit au dialogue interchrétien dont le but est le rétablissement de l’unité dans la vraie foi et dans l’amour. Mais ce dialogue doit aller de pair avec le témoignage dans le monde et des actions excluant tout acte de prosélytisme ou d’antagonisme confessionnel.
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Ecoutez ci-dessous la conférence de Noël Ruffieux (en français) :